Actu sur le Fil

L’actu sur le fil de la semaine du 15 juin

1- Quand Business of Fashion s’interroge sur l’utilité du ‘Made In’

Le site d’actualité et d’analyse de l’industrie de la mode s’interroge cette semaine sur l’importance et l’utilité du label ‘Made In’ sur les vêtements. Business of Fashion propose ainsi plusieurs articles sur le sujet et laisse également la parole aux consommateurs.

Et en effet, il s’agit d’une question des plus importantes. Aujourd’hui, en Europe, la mention ‘Made In’ n’est plus obligatoire sur les vêtements.

Par ailleurs, il est possible pour les marques de faire faire une grande partie de la production en Asie (par exemple), mais de pouvoir bénéficier du label Made in France si les articles sont conditionnés sur le territoire. Cela semble aberrant mais pourtant cela rentre complètement dans la logique de complexification de la chaîne de production.

Cela permet également à des marques comme Petit Bateau de ne pas noter la provenance de leur articles et d’induire les consommateurs en erreur en n’affichant sur les étiquettes que la mention « Maison Française de qualité » qui pourrait laisser penser à une fabrication française. Or même si la marque possède encore des usines en France, certains articles sont eux fabriqués au Bangladesh et comment savoir ensuite où a été fabriquer l’article que l’on achète ?

En outre, on le sait, la fabrication Française ou Italienne qui était certainement gage de qualité il y a quelques années ne l’est pas nécessairement aujourd’hui. En Italie par exemple, certains villages ont été transformés en sweatshops asiatiques géants. Ainsi vos beaux souliers de fabrication Italiennes peuvent avoir été fabriqués par des ouvriers chinois travaillant dans les mêmes conditions qu’en Asie.

Bien sur, il est important d’avoir une certaine idée de la provenance de nos articles. Ainsi, on peut se douter qu’une fabrication au Portugal sera très certainement le signe de meilleurs conditions de travail qu’une fabrication au Bangladesh.

Cependant, comme les créatrices du site Zady, Maxine Bédat et Soraya Darabi l’ont suggéré, la mise en place d’un label ‘Sourced In’ pourrait également être capital dans la transparence de la chaîne de production. En effet, il est tout aussi important de savoir d’où provient le tissu qui a servi à fabriquer le vêtement.

Par ailleurs, pour que le label ‘Made In’ retrouve son sens, il faudrait imposer des restrictions et mettre en place des législations pour empêcher les marques d’instaurer le doute et de brouiller les pistes.

Business of Fashion souligne également l’arrivée de nouveaux labels et certifications notamment en ce qui concerne le commerce équitable ou les matières biologiques. Ces labels nous permettent d’en savoir plus sur les conditions de production de nos vêtements.

Lire le dossier sur Business of Fashion ici.
balzac-paris-mode-ethique-slow-fashion-the-new-wardrobe

 


 

2- Des nouvelles de Rana Plaza

En début de mois, le site d’information sur l’économie responsable Novethic mettait en ligne deux articles sur le drame du Rana Plaza

  1. Des condamnations pour meurtre

    Le propriétaire de l’immeuble Rana Plaza ainsi qu’une quarantaine de personnes (dont 12 ingénieurs du gouvernement) vont être poursuivis pour meurtre dans l’affaire de l’effondrement du Rana Plaza. Le procès aura lieu cet été et pourrait aboutir à des condamnations à mort pour les accusés.
    Si ce procès est une bonne nouvelle car il signifie que justice va enfin être faite, on peut tout de même déplorer le fait qu’aucune marque ne se retrouve sur le banc des accusés.
    On peut tout de même espérer que ce procès permettra de responsabiliser les propriétaires d’usines et qu’ils seront désormais moins prompts à mettre en danger la vie de leurs employés dans le seul but d’obtenir des contrats avec des marques Occidentales à la recherche des plus bas coûts.
    Lire l’article ici.

  2. Le fond d’indemnisation enfin complet

    Le 8 juin, l’OIT (Organisation Mondiale du Travail) annonçait que le fond d’indemnisation des victimes du Rana Plaza, s’élevant à 30 millions de dollars était enfin complet. L’argent nécessaire a été rassemblé notamment grâce à un important don anonyme.
    Evidemment, il s’agit là d’une excellente nouvelle car cela signifie que les victimes vont enfin recevoir une compensation.
    Cependant, il aura fallu plus de 2 ans et de nombreuses pressions pour que le fond soit enfin complété. Pourtant, l’année qui a suivi le drame a été la plus profitable de toute l’histoire de la mode et les marques présentes dans le complexe industriel de Rana Plaza sont largement bénéficiaires. Le chemin est encore bien loin avant que la responsabilité des marques soient pleinement reconnus.
    Lire l’article ici.

Stéphanie
Fashionista d'un nouveau genre, je vous fais partager ma passion pour la mode éthique et responsable.