Mode éthique, mode responsable, slow fashion. Des termes qu’on entend à toutes les sauces en ce moment, mais que signifient ils vraiment ?

La mode éthique est, assez simplement, une mode plus respectueuse de l’environnement et des hommes. Simple me direz vous. Pourtant, lorsque l’on sait que l’industrie textile est la seconde industrie la plus polluante au monde et l’une des industrie les plus dépendante de main d’oeuvre (si possible excessivement pauvre et assez peu qualifiée), il n’est en réalité pas si facile d’intégrer l’éthique à la production de vêtements.

Mais la mode éthique, c’est surtout un terme valise qui rassemble de nombreuses valeurs. Même pour moi, qui m’intéresse au sujet de près cela peut être déroutant et compliqué.

Cette complexité est notamment due au fait que l’éthique est un terme assez subjectif. En effet,  nous avons tous des valeurs qui nous touchent plus que d’autre. Il est donc difficile de mettre en place une hiérarchie.

Aujourd’hui, on décortique donc les différents engagements et valeurs qui forment la mode éthique autour des deux piliers de la mode responsable : l’environnement et l’homme.

I- Engagement environnemental

Termes associés : eco-friendly, impact environnemental, empreinte environnementale, green, bio, zéro-déchets, recyclage, upcycling

La mode éthique est attachée au respect environnemental ce qui parait assez évident dans le contexte de changement climatique que nous vivons actuellement. Après un fort engagement des marques dans l’agro alimentaire et les cosmétiques, il est assez logique que la mode soit la suivant sur la liste.

       Le Bio

Très certainement l’un des sujets les plus abordés lorsque l’on parle de mode éthique, le bio, c’est un peu la porte d’entrée facile vers une mode plus respectueuse, c’est d’ailleurs presque toujours par là que se concrétise l’engagement des grandes enseignes vers une mode éthique (H&M, Monoprix).

Dans la mode, le bio est quasiment toujours associé au coton. Cette matière est l’une des plus polluantes et gourmande en eau et énergie que nous puissions produire. Or le coton bio, lui, ne demande pas de pesticides et peu d’eau, c’est donc une excellente alternative au coton classique (qui se trouve être a matière la plus utilisée dans la mode).

Mais beaucoup d’autres matières peuvent être également être cultivées / transformées selon les standards de l’agriculture biologique, on parle notamment beaucoup du lin qui est déjà naturellement une matière plus écologique que le coton.

Par ailleurs, le bio découle de standards précis et est facilement identifiable grâce à des labels (AB, ecocert, GOTS, Oeko Tex etc…).

       Recyclage, upcycling, zéro-déchets

L’autre porte d’entrée vers la mode éthique c’est l’utilisation / la transformation de matières déjà existante. Il s’agit souvent de travailler à partir de fin de stocks de tissus ou de matières / vêtements vintage.

Cette option est régulièrement choisie par les jeunes marques. En effet, acheter les fins de stocks d’autres maisons ou travailler à partir de vêtements vintage permet de faire des économies sur l’acquisition de la matière première.

On nous parle de plus en plus d’upcycling, cette tendance qui consiste à utiliser à transformer un objet / une matière en autre chose. Par exemple, transformer de vieux jeans en sacs à mains.

Une autre tendance émergente  c’est le zéro-déchet qui comme son nom l’indique consiste à générer un minimum de déchets au cours de la production. Lorsque que l’on créé un vêtement, on commence généralement par un patron (un dessin des différentes parties du vêtements) qui sert ensuite à la découpe de la matière avant de l’assembler. Mais lorsque l’on coupe le tissu, il y a souvent des chutes. Ce sont ces chutes que les créateurs faisant du zéro-déchets souhaitent éviter.

Ils utilisent donc des techniques différentes comme par exemple le patchwork (assemblage de morceaux de tissus de formes différentes pour créer une sorte de mosaïque).

II – Engagement humain (et animal)

Termes associés : commerce équitable, artisanat, préservation de savoir-faire, vegan, production locale, production en petite quantitée, salaire vital

Si l’environnement est au coeur de la réflexion autour d’une mode plus éthique, il ne faut pas oublier l’homme. La mode est depuis toujours liée à l’exploitation et à des conditions de travail monstrueuses. C’est pourquoi de nombreuses marques décident de mettre l’accent sur l’aspect humain et respectueux de leur production.

       Commerce équitable

On vous parlera donc beaucoup du commerce équitable. Comme le bio dans la première partie, il s’agit de la porte d’entrée facile puisqu’il existe des standards bien définit et des labels reconnaissables et surtout parce que le commerce équitable, ça parle à tout le monde).

Dans la pratique, le commerce équitable signifie que tous les acteurs de la production d’un article doivent recevoir un salaire vital pour leur travail : de l’agriculteur au brodeur en passant par la couturière.

Il s’agit donc de créer une chaine de valeur tout au long de la production.

       Artisanat / Savoir-faire / Travail à la main

Un autre élément souvent mis en avant, c’est l’artisanat. On nous parle alors de savoir-faire et de préservation des connaissances.

Dans les faits, l’artisanat est plus difficile à catégoriser, il n’existe pas de labels définissant clairement ce qu’est l’artisanat.

Mais ce qui revient le plus souvent c’est l’idée d’une production en petite quantité voire à la commande ainsi que le travail à la main. L’artisanat est donc également souvent l’apanage des petites marques, qui ne peuvent pas produire de façon industrielle.

Avec cette notion, on retrouve aussi l’idée d’authenticité et d’originalité (on n’a jamais deux produit vraiment identique).

Certaines marques vont également plus loin en couplant artisanat et commerce équitable, c’est à dire en faisant appel à des artisans du monde entier qui recevront un salaire correct pour leur travail.

       Production locale

C’est le fameux Made In…

Avec le renouveau de la fabrication française, beaucoup de créateurs se lancent dans la fabrication française. Mais quel rapport avec la mode éthique vous demandez-vous peut être ?

L’avantage d’une production locale c’est qu’elle est plus facile à gérer, c’est à dire qu’il est plus facile pour le créateur de vérifier dans quelles conditions sont fabriqués les articles.

La fabrication locale diminue également les émissions de CO2 dues au transport.

Par ailleurs, en produisant en France, c’est également la certitude de standards environnementaux élevés.

En revanche, le Made in France pose quelques problèmes. En effet, aujourd’hui une marque n’est pas obligé de faire l’ensemble de sa production en France pour avoir le droit d’utiliser cette appellation (fabrication d’un vêtement en Chine et broderie rajoutée en France par exemple).

Par ailleurs, une production locale n’est pas toujours l’assurance de conditions de travail parfaites. En effet, les sweatshops ne sont pas une spécialité asiatique et on a retrouvé des ateliers exploitant les ouvriers en Angleterre ou aux Etats-Unis.

       Vegan

Outre un engagement envers les hommes, les marques de mode éthique s’engagent aussi pour le bien être animal. On compte donc de nombreuses marques vegan c’est à dire des marques qui n’utilisent aucune matière animale (cuir, laine, soie, fourrure).

Ces marques s’inscrivent dans la mouvance végétalienne qui s’attache également à l’alimentation.

 

Finalement, il reste ensuite à chacun de voir quels sont les critères qui lui paraissent les plus importants. Pour certains, une marque de mode éthique se doit d’être irréprochable en tout points, pour d’autre, un signe d’effort est suffisant.

Pour moi, le plus important est surtout que la réalité et la pratique correspondent bien à la communication faite par la marque et que l’éthique ai un véritable sens pour le créateur.

Stéphanie
Fashionista d'un nouveau genre, je vous fais partager ma passion pour la mode éthique et responsable.