Ces derniers temps, on a vu fleurir dans la presse des pamphlets à l’encontre du cycle effréné de la mode, avec ces saisons qui se multiplient et ces défilés qui s’enchaînent comme des perles sur un collier. Les créateurs de mode sont les premiers à souffrir de cette accélération du rythme de la mode… Et ils le disent

Le départ de Raf Simons de chez Dior et celui de Alber Elbaz de chez Lanvin ne seraient ils que le haut de l’iceberg ?  Le monde de la mode est il en train de partir à la dérive ?

Il y a encore quelques années, une année mode s’organisait autour de deux collections principales : printemps-été et automne-hiver. Aujourd’hui le nombres de micro-saisons ne cessent de croître.

Bien sûr, quand on pense à ce rythme, la fast fashion nous vient instantanément en tête. En effet, les chaînes comme Zara et H&M cumulent désormais jusqu’à 52 mini saisons par an et n’ont de cesse de copier les looks des défilés plus vite que la lumière.

En revanche, on parle un peu moins du monde plus discret de la couture. Et pourtant, comme les marques de fast fashion, les enseignes du luxe ont commencé à rajouter des collections (pré-collection, collection resort) et à multiplier les collaborations en vu d’augmenter leur profits et de coller à la demande incessante des consommateurs.

Quels sont les risques liés à cette cadence infernale ?

Le premier (et c’est celui exprimé par les créateurs) est la mort de la créativité. En effet, comment les créateurs pourraient ils être aussi performant et créatif alors qu’on leur en demande toujours plus ?

C’est la raison qui a poussé Raf Simons à quitter son poste de directeur artistique de Dior et c’est toujours cette raison qui a coûté sa place à Alber Elbaz (jugé trop peu rentable par les actionnaires de la marque).

Finalement les consommateurs sont noyés sous une avalanche de nouveautés pas si nouvelles que ça (si la mode est un éternel recommencement, elle semble se répéter de plus en plus vite) et les créateurs vidés de leur inventivité, obliger de se réinventer tous les 3 mois.

Le second risque de la course impétueuse de la mode c’est bien évidemment l’impact écologique et social grandissant de l’industrie textile. Plus de collections, cela signifie surtout plus de vêtements produits (et jetés) chaque année. Ce sont donc encore des trillions de litres d’eaux utilisées, des milliers de kilos de pesticides et autres produits chimiques déversés dans la nature et mis au contact de nos peaux.

Finalement, l’appel des créateurs comme Raf Simon est définitivement une bonne chose car il permet aux consommateurs de réaliser la pression qui est mise sur ces personnalités.

Si les créateurs commencent à refuser le cycle établi de la mode, cela mènera peut être à une réflection commune sur l’industrie textile.

 

Anti Fashion Li Elderkoort

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Stéphanie
Fashionista d'un nouveau genre, je vous fais partager ma passion pour la mode éthique et responsable.