English version below

Study 34

Study 34 est une boutique en ligne britannique spécialisée dans la mode responsable. La fondatrice propose des marques indépendantes choisies pour leur engagement.

Cette saison, la fondatrice a également décidé de lancer sa propre gamme de pull. Les deux modèles au design minimaliste et intemporel sont fabriqué à partir de laine d’alpaga. La production se fait au Pérou, en collaboration avec le fabriquant Incalpaca.

Il y a quelques semaines, j’ai eu l’opportunité de poser quelques questions à Eleanor O’Neill, la fondatrice de Study 34.

L’interview

1/ Est-ce que vous pourriez vous présenter en quelques mots et nous dire comment vous en êtes venue à vous intéresser à la mode éthique ?

Après des études de mode spécialisés dans le tricot à l’université j’ai travaillé pour de petites et de grandes marques aux Etats-Unis et en Europe. Rapidement, je me suis retrouvé démoralisé et frustré par l’industrie textile.

J’ai étudié la mode parce que j’adore savoir comment on fabrique les vêtements et que je suis passionné par l’artisanat.

Mais la réalité de la mode c’est qu’aucune de ces choses ne sont importantes aujourd’hui.

Je me suis vite rendu compte que cette industrie génératrice d’une quantité astronomiques de déchets fonctionnait uniquement autour de l’argent, de la quantité et de la vitesse. Tout ce qui me passionnait : la qualité, le savoir-faire, la culture, le talent et le design étaient tout simplement oubliés.

Ils n’y avait aucune place pour ces valeurs dans l’industrie textile. Et cela ne m’inspirait absolument pas.

2/ Comment l’aventure Study 34 a-t-elle commencée ?

Il ne m’a pas fallu longtemps pour réaliser que la mode ‘classique’ n’était pas pour moi. Certaines personnes pensaient que j’étais folle de me lancer mais ceux qui me connaissent bien n’ont pas été surpris.

Je suis plutôt têtue donc quand j’ai décidé que je pouvais faire mieux, c’était parti ! J’étais déterminé et rien ne pouvait m’arrêter… Le seul souci était que je ne savais pas exactement dans quoi j’allais me lancer !

Je savais ce qui m’intéressait : le savoir-faire, la transparence, un style intemporel, la créativité etc… J’ai donc commencé par regarder ce que j’avais dans mon studio, quelles étaient mes connaissances et mes compétences et j’ai décidé de me lancer dans mes propres créations pour remplir le vide existant dans cette industrie.

3/ Vous avez lancé une gamme de maille cette saison. Pourquoi et comment avez-vous décidé de vous lancer dans la création ?

Depuis toujours je fabrique des vêtements. C’est probablement pour cela que j’étais si frustrée de rester bloquée derrière un ordinateur quand je travaillais pour de grande marques. Ne jamais toucher de tissus, ne jamais créer, imaginer, inventer…

J’aime être dans le vif du sujet, sentir les matières, comprendre la coupe et comment le vêtement tombe et bouge sur le corps. J’aime savoir comment et où sont fabriqués les vêtements… et j’adore faire les choses moi-même !

Avant de commencer à travailler avec des fabricants, je faisais tout moi-même, à la commande. Les pièces étaient plus artisanales et je les adorais mais il était impossible pour moi de continuer à tout faire toute seule.

Ma dernière création, The Alpaca Crew, a été fabriquée dans une incroyable laine d’alpaga dans 2 coloris que j’ai choisi pour leur profondeur et leur richesse. J’ai eu la chance de pouvoir visiter 2 fois l’année dernière l’usine Incalpaca à Arequipa au Pérou où sont fabriqués les pulls pour voir comment se passe la production et le détail apporté à chaque pièce.

C’est absolument fascinant et j’adore travailler aux côtés d’artisans.

4/ Avez-vous senti un changement dans le comportement des consommateurs au regard de la mode éthique ?

J’ai l’impression que de plus en plus de personnes sont conscients et au courant de ce que je fais. Il y a plus de blogs, de marques et de personnes engagées… Et il y a plus d’information disponible maintenant même si la mode éthique reste une niche.

Le fait que de plus en plus de grandes marques commencent à parler de mode éthique notamment en créant des capsules est le signe que les consommateurs sont de plus en plus intéressés par ce sujet.

5/ Comment voyez-vous la mode éthique dans 10 ans ?

Je pense que dans 10 ans on parlera encore de ‘mode éthique’ ou de ‘mode responsable’. Il faudra attendre plus longtemps pour que ces termes s’intègrent dans la norme.

10 ans, c’est suffisamment long pour les marques commencent un peu à changer et pour que les actuels étudiants de mode s’intègrent dans l’industrie et fassent entendre leur points de vue.

Personnellement, si j’aimerais évidemment voir plus de transparence et de responsabilité dans l’industrie toute entière j’aimerais aussi voir une offre plus variée. Pas nécessairement en terme de style mais surtout en terme de structure d’entreprises, d’approche du marché de matériaux utilisés etc…

J’aimerais que les consommateurs commencent à soutenir les petites marques qui ont leur vision propre et qui font les choses à leur manière en étant toujours très créatifs. C’est tellement plus excitants que de voir les collections monotones et uniformisées que l’on voit actuellement.

Study 34 Eleanor Oneill baby alpaca sweater


Study 34

Study 34 is a British online boutique curating independent ethical fashion designers. This season Eleanor O’Neill, the founder, decided to launch a knitwear line.

The shop now offers 2 sweaters made in baby alpaga. The design is timeless and minimal. The sweaters are fairly made in Peru by Incalpaca.

A few weeks ago, I had the chance to do an interview with Eleanor O’Neill about her vision of ethical fashion.

The interview

Can you introduce yourself in a few words and tell us how you got into ethical fashion

I always find sticking to ‘a few words’ very difficult! But here we go…

After studying knitwear design at university and working for small and large brands in the USA and Europe, I quite quickly became disheartened and frustrated with the fashion industry.

I studied fashion, primarily, because I loved learning how to make things and I have always delighted in real, pure craftsmanship.

But no value seemed to be placed on either of these things in reality.

I quickly realised that the wasteful mammoth that is the fashion industry was really just a repetitive process centred around money, speed and volume. All the things I cared about and was interested in like quality, craftsmanship, culture, skill, authentic design and collaboration etc were simply lost.

There was no place for them – and I don’t find that aspirational at all.

How did STUDY 34 get started?

Ell… it didn’t take long for me to realise that the ‘conventional’ fashion industry wasn’t quite for me and while some people thought I was crazy, people who knew me well weren’t at all surprised I don’t think.

I’m fairly stubborn really so once I decided I could do better, that was it, I was determined and nothing was going to stop me…. Only I wasn’t sure exactly what I was going to do!

I knew I cared about craftsmanship, transparency, timeless style, creativity and so on so I just started by looking at all the things I already had in my studio, what knowledge and skills I could apply to them and decided I would start making my own things and just fill in the business blanks as I went.

You launched a knitwear line STUDY 34. Why and how did you decide to do your own clothes?

I have always been into making clothes – I think that’s why I was frustrated working at a computer all the time when I worked for larger companies.

Never touching, draping, cutting, imagining, inventing.

I like to get in there, feel the fibres and materials, understand the fit of a garment and how it falls and moves on the body. Understand what appears flattering when something’s laid out flat and what is actually flattering in reality on the body. I like to see where and how everything is made – and I love making things myself.

Before I started working with manufacturers, I used to make all the pieces myself to order. They were heavier and had more of a handmade feel to them but I made them my own and I loved it. It was just never going to be scalable for me to make everything myself.

My latest creation, The Alpaca Crew, has been made with the most beautiful baby alpaca in two incredible colours – chosen for their versatility, richness and depth. I have been lucky enough to visit Incalpaca (in Arequipa Peru where the alpaca crew has been made) twice in the last year and really see how everything is done and the work that goes into each piece.

It’s fascinating, I love working with real craftsman.

Have you seen a change in the consumers habits regarding ethical fashion?

I think I have in the sense that more people understand and already know a little bit more about the things I do and talk about. There are more blogs, more brands, more thought leaders… And there’s certainly more information now, though it’s still pretty niche of course.

While the supply chains behind products and collections made by larger high street brands may be questionable, the fact that they are engaging in the conversation of sustainable fashion by creating capsule collections is an indication that responsible produced fashion is becoming more important to consumers. 

How do you see sustainable fashion in 10 years from now?

I think realistically, 10 years from now the terms ‘ethical’ and ‘sustainable’ will still be used. We’re looking much longer term until they become redundant phrases.

10 years is a good amount of time for established brands to make some changes and for current design students, to make their views heard in the industry as they take up important and influential roles.

Personally, I would of course like to see more ethical and sustainable practices industry wide but I would also like to see a future with more variety when it comes to fashion. I don’t mean in style necessarily but variety in business structure, approach to market, materials used etc.

I’d like to see consumers supporting small brands who have their own vision and who are doing things in their own way by following a more creative path. That’s much more exciting than the repetitive, one size fits all way of working that designers are expected to follow these days.

Study 34 Eleanor ONeill interview sweater sustainable fashion

Stéphanie
Fashionista d'un nouveau genre, je vous fais partager ma passion pour la mode éthique et responsable.