Cette semaine, dans le monde entier c’est la Fashion Revolution Week. Si vous me suivez depuis un moment, vous avez sans aucun doute entendu parler de cet événement puisque j’en parle depuis les débuts du blog en 2015.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore, il fait référence à un accident qui a eu lieu le 24 avril 2013 à Dacca, la capitale du Bangladesh. Une usine de confection textile, Rana Plaza, s’effondre, entraînant dans sa chute les ouvriers qui travaillaient là et provoquant la mort de plus de 1000 personnes.

2013 – Rana Plaza

Cet accident, qui n’était ni le premier, ni malheureusement le dernier, est toutefois resté dans les mémoires du fait de son ampleur. Il a surtout mis en lumière les dysfonctionnements de l’industrie textile : conditions inhumaines de travail des ouvriers, opacité de la chaîne de valeur.

La Fashion Revolution a vu le jour dès l’année suivante sous l’impulsion de la créatrice anglaise Carry Somers. Le but était bien sûr de se remémorer cet accident mais aussi (et surtout) de mettre la pression sur les marques de fast fashion en demandant plus de transparence.

En 2013, dans les mois qui ont suivis l’accident de Rana Plaza, un fond d’aide aux victimes a été mis en place et pendant plusieurs mois (voire plusieurs années), l’association Fashion Revolution a dû faire pression pour que les marques versent les sommes promises. 

2020 – Rien n’a changé ?

Avance rapide, nous voilà en Avril 2020, en pleine pandémie mondiale du Covid-19. Les marques de mode sont obligées de fermer leur boutiques partout à travers le globe.

Aujourd’hui les consommateurs et les créateurs engagés se retrouvent à nouveau à faire pression sur les marques de fast fashion pour qu’elles payent cette fois-ci les commandes en cours auprès des usines. En effet, ces dernières semaines de nombreuses chaînes ont annulées leurs commandes ou refusent de les payer (alors même que les vêtements ont été fabriqués et sont prêts à être livrés). Il en résulte des fermetures d’usines et le licenciement de plusieurs centaines de milliers de travailleurs déjà précaires, notamment au Bangladesh. Il faut bien comprendre que ces ouvriers qui peinent habituellement à vivre avec leur salaire se retrouvent ici réellement dans une situation de vie ou de mort.

https://ethique-sur-etiquette.org/Collectif Ethique sur l’étiquette

On fait quoi alors ?

J’ai découvert le mouvement Fashion Revolution en 2014, quand j’ai commencé à m’intéresser à la mode éthique. En 2015, j’ai participé à la première journée de mobilisation à Paris. Je me souviens encore avoir été très impressionnée par les conférences et l’ambiance de cette journée.

Les années suivantes, j’ai continué de suivre ce mouvement de très près. Bien évidemment parce que c’est une mobilisation qui me semble très importante mais aussi parce qu’à chaque nouvel événement j’ai pu rencontrer et découvrir des initiatives et des marques engagées qui font avancer les choses.

En tant que consommateurs, nous ne savons pas toujours ce que nous pouvons faire pour apporter notre pièce à l’édifice. Individuellement il est difficile de voir comment nous pourrions faire bouger les mastodontes tel que H&M ou Zara (qui en plus excellent dans l’art du Greenwashing pour semer le trouble sur leurs pratiques).

Pourtant il y a des choses que nous pouvons faire, à notre niveau pour essayer de changer la mode :

  • Prendre soin de nos vêtements : Lorsqu’on se rend compte du travail que représente la fabrication d’un vêtement et le nombre de personnes impliquées pour produire un simple T-shirt il est évident que nous devons retrouver un respect de ce travail. Cela passe donc par le fait de prendre soin des vêtements que nous avons déjà (apprendre à les laver correctement, les faire réparer plutôt que de les jeter au premier accro).
  • Se mettre à la couture : Il y a de plus en plus d’ateliers et de cours pour apprendre à coudre ses propres vêtements. En cherchant un peu sur internet, vous trouverez facilement des patrons pour vous aider à vous lancer pour avoir une garde-robe unique.
  • Consommer vintage : La seconde main représente un vivier incroyable de pépites vestimentaire dans lesquels vous pouvez puiser. Et puisqu’on reproche souvent à la mode éthique d’être trop cher, c’est aussi un bon moyen de consommer mieux sans pour autant dépenser plus.
  • Les nouveaux mode de consommation : Il est possible de louer ses vêtements ou ses chaussures pour renouveler sa garde-robe sans passer par la case achat.
  • Soutenir les créateurs engagés : Les marques qui se battent pour produire une mode plus respectueuse existent bel et bien. Alors certes, une marque responsable sera toujours plus chère qu’un Mango ou un Primark. Mais qu’on se le dise, le problème ce n’est pas le prix du vêtement chez votre petit créateur. Aujourd’hui, plus que jamais il est temps de soutenir ces créateurs qui souffrent particulièrement de la situation actuelle.

Pour aller plus loin

Je vous invite à écouter ce podcast que j’ai enregistré cette semaine avec Arielle Levy, co-fondatrice de l’agence Very Good Agency et du label UAMEP

Very Good Agency · Very Good Podcast #1 – Fashion Revolution Week

Stéphanie
Fashionista d'un nouveau genre, je vous fais partager ma passion pour la mode éthique et responsable.