Durant mon séjour à New York, j’ai eu la chance de pouvoir participer à un atelier assez spécial. Il s’agissait d’un atelier pour apprendre les rudiments de la teinture à l’indigo naturel.

Cet atelier était animé par l’équipe de Buaisou. Cette entreprise japonaise possède deux équipes : la première est basée à Tokushima au Japon et la seconde à Brooklyn, aux Etats-Unis.

Au Japon, l’équipe cultive un champ d’indigotiers. Une fois transformée, cette plante permet de créer l’indigo naturel qui peut être utilisée pour la teinture.

L’équipe de Brooklyn, elle, propose des ateliers découvertes afin d’en apprendre plus sur la teinture à l’indigo mais également sur des techniques japonaises.

Je me suis donc inscrite pour un atelier de 2h de découverte du Shibori et de l’Itajime.

La culture et la transformation de l’indigo

La culture et la transformation de l’indigo sont des procédés longs et minutieux. Il faut un peu plus d’un an à l’équipe de Buaisou pour créer l’indigo qui pourra être utilisé pour la teinture.

Une fois récoltées, les feuilles d’indigotier doivent en effet suivre un long processus de séchage et de fermentation pendant plusieurs mois. Lorsque ces étapes sont terminées, le produit ainsi obtenu est appelé Sukumo. Celui-ci peut ensuite être mélangé avec d’autres ingrédients afin de créer l’indigo liquide.

Ci-dessous une petite vidéo qui explique ce cheminement

Brooklyn

L’équipe de Brooklyn, qui s’est installée dans le quartier de Bushwick (nouveau quartier très en vogue de Brooklyn) reçoit le Sukumo directement de l’équipe de Tokushima.

Celui-ci est ensuite placé dans de grande cuve et mélangé avec du son de blé, de l’hydroxide de calcium ainsi que de la soude. La solution ainsi obtenue est ensuite chouchouter pendant plusieurs mois. S’agissant d’un processus de fermentation, l’indigo doit être surveillé de très près. Ainsi l’équipe de Brooklyn vérifie la température et la couleur de l’indigo tous les matins. Il faut également veiller à ne pas épuiser les bactéries en teignant plus que de raison.

L’une de nos instructrices se référaient d’ailleurs aux cuves comme des ‘bébés’ dont il faut prendre grand soin.

L’atelier

Comme je le disais, l’atelier que j’avais choisi était une introduction à la teinture à l’indigo. On nous a donc tout d’abord présenté les différentes étapes de transformation de l’indigo avant de nous expliquer un peu plus en détails les deux techniques que nous allions essayé

Shibori

Pour cette technique, on utilise de la ficelle que l’on noue autour d’un morceau de tissu. Une fois celui-ci teint, il restera ainsi une trace blanche à l’endroit ou se trouvait la ficelle. On peut créer une trace plus ou moins blanche selon que l’on noue la ficelle plus serrée.

Cette technique s’apparente à du Tie and Dye.

Itajime

Cette technique consiste à appliquer sur le tissu des blocs de bois que l’on maintien grâce à des pinces. De la même façon que pour le shibori, une fois le tissu teint, il restera le motif du bloc de bois en blanc.

 

Pour cet atelier, nous avions donc un bandana blanc sur lequel nous pouvions utiliser ces deux techniques.

Sur la photo ci-dessous on peut voir mon banadana avant le passage dans le bain d’indigo. En plus des blocs de bois, j’ai également accroché des épingles sur l’un des extrémités afin de créer de petites motifs sur le tissus.

buaisou itajime shibori brooklyn workshop indigo
Avant la teinture

Sur la photo ci-dessous on voit une autre création dans le bain d’indigo.

Buaisou workshop indigo dyeing shibori itajime Brooklyn
dans le bain d’indigo

Buaisou Indigo Dye Brooklyn blue

Buaisou Workshop Brooklyn Indigo Dyeing Blue

Ce que l’on ne voit pas nécessairement sur les photos, c’est que l’indigo est en réalité… vert ! La couleur bleue apparaît une fois le textile ressorti du bain. C’est en fait l’oxydation de l’air qui donne la couleur bleue.

Buaisou Indigo Blue Dyeing Workshop Brooklyn

Nos bandana sont passés deux fois dans le bain d’indigo avant d’être méticuleusement rincé à l’eau claire.

Après ceci, il nous restait encore quelques étapes à faire nous même à la maison (mettre le bandana dans de l’eau brûlante une nuit durant, puis le rincer à l’eau fraîche et le laver délicatement avec du savon doux).

Buaisou Workshop Brooklyn Bandana Blue Indigo

Et voilà le travail ! Nous posons fièrement avec nos belles créations fraîchement rincées ;)

L’équipe de Buaisou Brooklyn propose également d’autres ateliers pour apprendre d’autres techniques de teintures. Il est également possible de prendre rendez-vous afin de faire teindre ces propres vêtements.

 

Je suis ravie d’avoir pu participer à cet atelier et d’avoir pu rencontrer l’équipe de Brooklyn. Ce fut une expérience très enrichissante qui me donne envie d’en apprendre plus sur l’indigo. Même mon cher et tendre (qui s’est du coup joint à moi) a beaucoup apprécié cette expérience insolite.

Prochaine étape, retourner au Japon pour rencontrer l’équipe de Tokushima :D

Pour en apprendre plus sur l’indigo et sur le travail de Buaisou, cliquez ici.

Stéphanie
Fashionista d'un nouveau genre, je vous fais partager ma passion pour la mode éthique et responsable.